Histoire de Broons :
Le nom de la commune est "Bron" en gallo et "Bronn" en breton.
La graphie du toponyme Broons a changé au cours du temps. La forme primitive est Bron, comme l'attestent des textes du 12e siècle. Plus tard, vient s'ajouter un deuxième o, puis le -s final peu après la Révolution française. Le xixe siècle voit l'ajout d'un accent circonflexe sur le premier ou le second o, ou même parfois un accent large sur les deux à la fois, bientôt remplacé par un tréma durant la première moitié du xxe siècle, lui aussi placé indifféremment sur l'un ou l'autre o. Aujourd'hui, les trois orthographes Broons, Broöns et Bröons cohabitent dans les textes, mais la première est plus répandue. Quoi qu'il en soit, cela se prononce toujours « bron ».
Origines et période Gallo-romaine
L'occupation humaine est attestée à Broons depuis la Préhistoire, notamment à l'âge du bronze et l'âge du fer. Des coins en bronze ont été découverts au lieu-dit le "Pont du Château".
A l'époque gauloise, Broons se situait dans le territoire de la cité du peuple des Coriosolites, dont la capitale se trouvait non loin de là, à Fanum Martis (temple de Mars), Corseul aujourd'hui. Des pointes de flèches en silex, dentelées en scie ont été découvertes en labourant un champ à Broons. Elles semblent être gauloises d'après les spécialistes qui les étudièrent en 1842. D'origine gauloise aussi, un «souterrain» fut mis au jour près du village de Brangalo, à mi hauteur de la côte entre le Pont Plisson et l'actuel bourg de Broons.
A l'époque gallo-romaine, les terres riches et fertiles de Broons étaient cultivées par les habitants de ce territoire d'Armorique. Le site d'une villa gallo-romaine a été localisé au lieu-dit Carhalo, dans un champ entre le bourg de Broons et Brondineuf. Ce site fut occupé durant tout le IIIe siècle après Jésus-Christ. A la suite d'une campagne de fouilles au XIXe siècle, une plaque en schiste fut retrouvée, ainsi que des fragments de tegulae, de céramiques ainsi que des débris de ciment et des monnaies remontant aux époques des empereurs Gallien (253-268) et Posthume (260-269).
Les seigneurs de Broons
A partir du haut Moyen Âge, Broons devient un bourg commerçant et une seigneurie, laquelle aurait dépendu de la paroisse primitive d'Yvignac. Ladite seigneurie était assez importante et bien plus étendue que les limites actuelles de la commune.
Au début du xiie siècle, le siège de la Seigneurie de Bron est le château de la Motte-Bron, sans aucun doute une motte féodale, jusqu'en 1158, où deux frères jumeaux, Robert et Hamon de Bron, se disputent la succession, prétendant tous deux être l'ainé. Le duc Conan IV intervint pour régler la question, partageant Quota tibi (à parts égales) la seigneurie entre deux nouvelles de taille égale, donnant la partie contenant le château de la Motte-Bron au premier, et faisant construire pour le second un château identique appelé Bron dit Neuf (aujourd'hui sur la commune de Sévignac).
En 1248, Guillaume de Bron participe à la septième croisade, dans laquelle il se distingue en couvrant saint Louis de son corps à la bataille de Mansourah en 1250. Les noms des rivières (Rosette et Damiette) de Broons portent souvenir de cet événement, puisque ce sont à l'origine le nom des bras du Nil.
En 1251, le seigneur de Pontorson et autres lieux, Robert du Guesclin, devient seigneur de Bron en épousant l'héritière. Leur fils aîné, Robert, lui succédera et épouse Jeanne de Malemains, qui lui donnera plusieurs enfants, dont l'aîné et héritier Bertrand Du Guesclin en 1320.
Bertrand du Guesclin, l'enfant du pays
Bertrand du Guesclin est né vers 1320 au château de la Motte-Broons. Il est l'ainé d'une famille d'ancienne noblesse bretonne. D'une laideur que les historiens ont soulignée à l'envi, c'est un enfant au caractère difficile et dont la disgrâce physique et l'humeur batailleuse font le désespoir de sa mère, Jeanne de Malemain. Son passe-temps favori est d'organiser des luttes et des combats avec ses jeunes compagnons de Broons.
Pour plus d'informations sur l'histoire du connétable du Guesclin : page dédiée.
Ancien Régime
Le "crime de Broons" : en 1562, sur la place centrale de Broons, un jeune gentilhomme de la famille de Chateaubriand tue Guy de Guitté, seigneur du château de Vaucouleurs, dont il convoitait la femme.
Broons obtient au XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV, d’accueillir un relais de poste au chevaux, installé sur la place centrale, entre les étapes de Montauban de Bretagne et de Lamballe. La commune de Broons s'affirme comme une ville et une place commerciale importante sur la route royale de Paris à Brest.
Révolution française
En 1790, Broons devient une commune, et le chef-lieu d'un des 9 districts du tout nouveau département des Côtes du Nord. Le district de Broons comprenait, outre le canton de Broons, l'éphémère canton de Mégrit, mais aussi les cantons de Caulnes, de Merdrignac, de Plénée et de Plumaugat. À la suppression des districts, Broons devient attaché à l'actuelle sous-préfecture de Dinan et chef-lieu de canton.
19e et 20e siècles